Tributaire d’une vision racialiste, le terme « antisémitisme » prête à confusion et ne suffit pas à rendre compte de toutes les haines antijuives. Le phénomène est ancien et protéiforme, de la judéophobie antique, qui s’oppose à la religion juive, jusqu’à l’antisionisme radical, en passant par l’antijudaïsme chrétien, la judéophobie antireligieuse des Lumières, celle, anticapitaliste et révolutionnaire, du socialisme des origines, et l’antisémitisme à proprement parler, racial et nationaliste. Il restait à en dresser la typologie et la généalogie. C’est ce à quoi s’applique Pierre-André Taguieff, qui fait ici le tour de toutes les judéophobies pour montrer en quoi elles se fondent sur des rationalisations a posteriori destinées à légitimer des aversions, des peurs et des passions injustifiables.

À propos de l'auteur

Taguieff, Pierre-André

Philosophe, politologue et historien des idées, Pierre-André Taguieff, né en 1946, est directeur de recherche au CNRS, rattaché au Centre de recherches politiques de Sciences Po (CEVIPOF, Paris). Il est l’auteur de nombreux ouvrages, dont La Force du préjugé (1988), Les Fins de l’antiracisme (1995), L’Effacement de l’avenir (2000), La Nouvelle Judéophobie (2002), Le Sens du progrès (2004), Prêcheurs de haine (2004), L’Imaginaire du complot mondial (2006), L’Illusion populiste (2007), La Judéophobie des Modernes (2008).