À tour de rôle, un philosophe pédagogue et un poète autodidacte se sont prêtés à un exercice de pensée critique : inventer un ministère qui n'existe pas, et que pourtant des enjeux criants de notre époque invitent dans l'arène. De la sorte, ils vont créer des ministères s'intéressant aux cases à laisser vides, à l'éthique numérique, à la souveraineté, à la décroissance, à l'autogestion, à la justice sociale... au silence. On interpellera des concitoyens et concitoyennes; fera appel, à travers des questions lancées à la volée, à leurs expertises et parcours. Il ne s'agit pas de tout régler, mais de pouvoir parler de tout. De pouvoir, en somme, penser ensemble.

Pédagogue, auteur, philosophe, traducteur : Normand Baillargeon utilise tous les moyens à sa disposition pour contribuer au rayonnement de la pensée critique et à l’accroissement de la liberté de s’accomplir offerte à chaque individu. De 1979 à 2015, il a enseigné, d’abord la philosophie, dans divers cégeps, puis les fondements de l’éducation, à l’UQAM, avant de prendre sa retraite de l’enseignement – mais pas de la pédagogie. Sa première publication survient en 1999 : Anarchisme rencontrera un tel succès de librairie qu’il provoquera de nombreuses inscriptions à son cours sur le même sujet à l'UQAM. Il s’intéresse de nouveau à cette théorie politique dans un livre d’introduction à paraître en 2024 dans la collection « Que sais-je? ». Il a depuis publié plus de 70 livres, dont bon nombre s’intéressant à la philosophie et à l’éducation, mais aussi quelques uns rendant hommage à des poètes. Au rang de ses publications qui ont marqué les esprits, citons l’incontournable Petit cours d'autodéfense intellectuelle, un livre sur l'éducation à la pensée critique paru en 2005 (prix Québec Sceptique). Il a aussi signé des chroniques dans de nombreux médias, dont Les libraires (chronique « Essais »), Québec Science et Le Devoir. En 2017 et en 2018, il tient une rubrique intitulée « Science critique » à l'émission sur la science de Radio-Canada, Les Années-Lumière. En entrevue avec Nathalie Collard, en 2016, il disait : « Je crois que les universitaires ont une responsabilité, un devoir de participer au débat public, de redonner à la société. Je me vois un peu comme un penseur public. »

Christian Vézina s'est inventé le métier de comédien metteur en scène de poésie, et a passé plus de 30 ans à le pratiquer, donnant notamment vie au projet Le poète en robe de chambre pendant une décennie tout en s'adonnant aussi à la chronique radiophonique (Textuel, Dessine-moi un dimanche) et à l'écriture. Il a à son actif quelques recueils de poésie (dont Doux comme dans fauve et L'inventaire des miracles, chez Planète Rebelle), ainsi que des pièces de théâtre et des recueils de billets. Il a aussi pris part à divers projets collectifs, dont, avec Normand Baillargeon, Pour faire le portrait d'un poète - Hommage du Québec à Prévert.