À mon retour, Édouard voulait me rencontrer à nouveau. Pour la première fois, il a effectivement évoqué un j­umelage­ possible­ avec­ une­ petite­ fille­ qui­ avait­ tout­ juste­ un an à ce moment-là. On m’a expliqué qu’on était venu vers moi puisque j’avais indiqué être prête à envisager certains troubles du développement qui n’étaient que des probabilités,­ et­ que­ ces troubles­ figuraient­ au­ dossier­ de­ l’enfant comme des hypothèses. Mes devoirs : faire mes recherches sur ces enjeux potentiels pour être certaine que j’étais­ prête­ à­ aller­ de­ l’avant. Comme­ je­ l’ai­ souligné,­ c’est un peu dans l’ADN de la DPJ de toujours dépeindre le­ pire ­scénario­ possible.­ C’était­ une­ époque­ où­ on­ m’avait­ beaucoup répété : « Elle pourrait n’être jamais autonome » ou autres phrases du genre.. Huit ans, c’est le temps qu’il aura fallu à Catherine Voyer-Léger pour adopter celle qui est devenue sa fille. Huit ans à naviguer au cœur du programme banque mixte de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ). Elle revient ici sur cette grande aventure humaine et administrative, dans un récit intime et poignant auquel se greffe un volet informatif sur les rouages du programme et sur les enjeux du système. À sa parole s’ajoutent celles de spécialistes et d’autres familles ayant adopté avec la banque mixte. Un livre touchant et éclairant qui fera vibrer toute personne intéressée par l’adoption au Québec..