Est-il normal que les intervenantes et les intervenants qui travaillent en contexte d’itinérance soient épuisés ? Œuvrer à changer le monde dans lequel nous coexistons et donner envie aux personnes en situation d’itinérance de se réaffilier à la société doit-il s’effectuer à leur détriment ? L’image de la pointe de l’iceberg est souvent évoquée pour présenter l’itinérance. Toutefois, les expressions, les formes, les manifestations et les compréhensions du phénomène de l’itinérance sont multiples, difficiles à saisir et politiquement chargées. Cet ouvrage tente de saisir la complexité de l’itinérance en appréhendant ses formes cachées et invisibilisées, tout en essayant de déceler les processus sociaux qui poussent des gens à l’écart de la société. Les auteurs et autrices s’appuient sur une démarche qualitative qui a documenté la complexité du phénomène de l’itinérance à travers le Québec à partir du point de vue des personnes concernées. L'itinérance au Québec : réalités, ruptures et citoyenneté approfondit les nombreux processus de fragilisation, autant structurels, territoriaux, institutionnels que relationnels, qui fabriquent, maintiennent et reproduisent ces situations de marginalité, d’exclusion et de vulnérabilité au cœur du phénomène de l’itinérance. Rédigé par des personnes travaillant en recherche ou en intervention, cet ouvrage permet de jeter un regard unique et de l’intérieur. Il aidera à renouveler les savoirs en développant les connaissances théoriques, professionnelles et expérientielles afin de mieux soutenir les chercheurs et chercheuses, les personnes en intervention et les cohortes étudiantes dans leur compréhension du phénomène de l'itinérance dans ses expressions complexes et plurielles.

À propos de l'auteur

MacDonald, Sue-Ann

Sue-Ann MacDonald est professeure à l’École de travail social de l’Université de Montréal depuis 2011. Elle a travaillé pendant plus d’une décennie comme travailleuse sociale dans une équipe en santé mentale auprès de personnes en situation d’itinérance à Ottawa et à Toronto. Ses intérêts de recherche portent sur les expériences de personnes en situation d’itinérance (les jeunes, ainsi que des personnes aux prises avec des troubles de santé mentale et de toxicomanie). Ses recherches sont ancrées dans la prise en compte du point de vue des personnes marginalisées afin de mieux comprendre leur réalité et améliorer les pratiques à leur endroit. Elle a plusieurs recherches en cours portant sur différents thèmes de l’itinérance, la santé mentale et la judiciarisation, la prévention de l’itinérance et l’importance des approches globales et de proximité.?